Il m’arrive suffisamment souvent de donner aux autres la confiance en eux que je ne ressens pas pour moi, que je ne peux pas éviter de penser que lorsqu’ils me transmettent la leur, c’est de même nature.
Je me dis que chaque relation est une circulation de la confiance, et que, comme l’eau, elle se déverse toujours selon la position relative des émotions de l’un et l’autre, sous l’effet d’une gravité en perpétuelle balance.
Peut-être comme ces mobiles des années 80 emplis de liquide bleu, qui s’activaient en une vague éternelle – déclinaison au succès plus mitigé du mobile aux billes qui font tac-tac, qu’on ne voit plus désormais que dans les bureaux des psys de cinéma.
Ce qui peut-être voudrait dire que – à la différence du liquide bleu des mobiles – la confiance n’existe pas en elle-même.
Qu’on ne la possède pas, qu’elle n’existe que lorsqu’on la reçoit ou qu’on la donne, dans le mouvement des relations.